Plus d'un an après les premières insinuations, la polémique rebondit
sur le prix Nobel décerné en 1986 à la biologiste italienne Rita Levi Montalcini pour la découverte du facteur de croissance du système nerveux. Le quotidien suédois Dagens Nyheter vient de relancer, après un an d'enquête, les accusations de lobbying à l'encontre de la société pharmaceutique italienne Fidia. Cette firme de Padoue aurait «généreusement» sponsorisé la chercheuse italienne en versant jusqu'à 15 milliards de lires (50 millions de francs environ), sous forme de voyages, primes et autres cadeaux à bon nombre de membres du comité scientifique de l'Institut Nobel. D'illustres scientifiques du monde entier se seraient-ils ainsi laissé corrompre et Levi Montalcini aurait-elle «acheté» son prix? Accusations infondées, a rétorqué en substance Sten Grillner, directeur de l'Institut Karolinska à Stockholm (très célèbre pour les grandes compétences qu'il réunit en biologie et médecine) qui a aussitôt démenti les accusations du quotidien. Et de faire en particulier remarquer que le choix des candidats au Nobel est effectué quelques années avant que le prix ne soit décerné et qu'il faut, à cet effet, recueillir l'avis de plus de 3.000 scientifiques dans le monde entier.
En Italie, la réaction a été d'autant plus outrée que le quotidien suédois ne fait que reprendre pour l'essentiel les accusations déjà lancées en son temps par Duilio Poggiolini, ancien directeur général de la division pharmaceutique du minist