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Libération

D'affriolants petits corps célestes. Le système solaire serait ceinturé d'une myriade de «cailloux» en orbite.

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publié le 19 septembre 1995 à 8h11

Dessins, légendes, graphiques, les encyclopédies n'ont qu'à revoir

leur copie. A la page système solaire, on peut parier que l'image qu'elles véhiculent de notre coin d'univers n'a plus rien à voir, mais alors plus du tout, avec ce qu'il est! Finie, la simple cohorte de neuf boules plus une ceinture d'astéroïdes, toutes épinglées sur leurs orbites elliptiques autour d'un majestueux roi Soleil jaune orangé: chacune des planètes arborant sa couleur en bandoulière, bleue pour la Terre, rouge pour Mars la guerrière, vert pour la lointaine Uranus... Car, au-delà de Pluton, cette fort étrange «neuvième planète», petit corps gelé en orbite oblique, tantôt plus lointaine, tantôt plus proche du Soleil que la grosse Neptune (le cas actuellement), ce n'est plus le vide! Fini, ce sombre cosmos énigmatique jusqu'à la prochaine étoile en vue, Alpha du Centaure. Fini, ce néant au-delà d'une falaise imaginaire, qui marquerait le bord d'un continent impalpable, notre système solaire, petit morceau d'univers flottant dans une galaxie parmi des milliards d'autres.

Après les gros pavés-planètes, la plage: des myriades de cailloux en orbite, aux confins de notre monde. «Un milliard, dix milliards de petits objets d'un diamètre dépassant un kilomètre. Peut-être 35.000 qui font plus de 100 km», estime David Jewitt, de l'université de Hawaï, l'homme qui, avec sa collègue Jane Luu, a vu, en août 1992, le premier objet du genre. Pas des Ovni, mais des OTN, «objets trans-neptuniens» (au-delà de la huiti