Menu
Libération

Trop plein de plutonium militaire. C'est au moins 100 tonnes russes qu'il faut vite éliminer.

Article réservé aux abonnés
publié le 19 septembre 1995 à 8h10

Les firmes françaises Cogema et SGN vont-elles un jour construire

une usine de transformation du plutonium militaire russe à plusieurs milliards de francs de façon à le brûler, in fine, dans des réacteurs classiques ou dans des réacteurs à neutrons rapides dutype de Superphénix? La question était en toile de fond de la session consacrée à la gestion du plutonium militaire, mercredi, à l'occasion de la conférence internationale Global 95, organisée la semaine dernière à Versailles par l'American Nuclear Society (ANS) et consacrée à des sujets aussi délicats que le retraitement des matières nucléaires, le conditionnement des déchets, leur entreposage et stockage, etc. «Une étude préliminaire pour cette usine Tomox a été demandée par le CEA», a simplement précisé le Russe B. Nikipelov, conseiller auprès du ministre en charge des Affaires nucléaires de Russie (Minatom).

Et l'Américain Frank Von Hippel, de l'université de Princeton (1), a eu beau affirmer qu'«il n'y a pas d'argent à se faire dans le business du plutonium», l'effervescence de nombreux spécialistes montre qu'ils ne demanderaient au contraire qu'à voir le marché s'ouvrir. «Les obstacles (à cette ouverture) étant plus politiques que techniques», selon le Britannique D. Boyer, du BNFL (British Nuclear Fuel).

De la Russie aux Etats-Unis via la France ou l'Allemagne, c'est la même épineuse question qui court: «Que faire de tout ce plutonium»? «Cent tonnes» russes en surplus (au minimum, car personne ne peut jurer des chiff