«Surtout, ne me parlez pas du procès O. J Simpson!», s'énervait récemment, moustache poil-de-carotte toute hérissée, Bruce Budowle, le grand patron des services de médecine légale du FBI. Il participait à une conférence réunissant le gratin mondial de l'empreinte génétique à Saint-Jacques-de-Compostelle (1). Les quelque 400 biologistes d'une quarantaine de pays étaient rassemblés pour un pèlerinage scientifique, pas pour commenter le procès californien. En principe... Coupable, OJ Simpson est forcément coupable, à en croire les généticiens commis par l'accusation dans le procès le plus médiatique du siècle. L'ADN retrouvé sur les taches de sang dans la voiture du footballeur américain est bien le sien. Innocent, forcément innocent, rétorquent les experts ès empreintes génétiques qui ont témoigné pour la défense. Primo, les prélèvements d'ADN ont été faits n'importe comment, certains deux mois après les faits, et secundo, les analyses d'ADN ne sont pas fiables. «L'affaire Simpson a au moins un mérite, concèdent certains scientifiques, elle a mis le doigt sur les imperfections des empreintes génétiques en criminologie».
2000 affaires criminelles traitées à Londres cette année.
La méthode fête cette année ses dix ans. Dix ans d'évolution technique continue, d'automatisation croissante et... de controverses. Ce qui ne va pas cesser, à l'heure où la police britannique met sur pied la première base de données génétique nationale. Peter Gill, son principal promoteur, compte bien ficher pas moins de 135 000 suspects d'ici un an, soit à ce r