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Libération
Interview

Plaidoyer pour l'aïeule

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publié le 14 novembre 1995 à 10h19

De vieux messieurs se réunissant pour parler de n'importe quoi ou

jouer au bilboquet», voilà l'image de l'Académie des sciences que le public a en tête, selon l'astrophysicien Jean-Claude Pecker. Et pour cet académicien entré sous la coupole (scientifique) en 1977, c'est «totalement faux». Non seulement l'Académie des sciences ­ l'une des cinq académies de l'Institut de France qui vient de fêter son bicentenaire (lire Libération 26/10/95) ­ a depuis presque un an une femme à sa tête, Marianne Grunberg-Manago, mais elle a instauré depuis les années 70 des «limites d'âge» et peut se considérer actuellement comme «réellement représentative des scientifiques ­ sauf qu'il n'y a pas assez de femmes (quatre seulement)». Mieux, estime Jean-Claude Pecker, elle joue le rôle de «conscience de la collectivité scientifique française».

L'Académie des sciences, différente des autres académies?

Jean-Claude Pecker: Nulle part ailleurs n'existent de règles permettant un réel rajeunissement. Elle doit compter au moins trente membres de moins de 60 ans et le secrétaire perpétuel ne peut dépasser 75 ans. Sachant que les «correspondants» de l'Académie (150 scientifiques très reconnus dans leur discipline, ndlr) participent pleinement à ses travaux, il s'agit d'une assemblée très active.

Des exemples de cette activité?

L'Académie a créé le Coder (comité des rapports) qui élabore des rapports parfois très dérangeants. Le dernier, a porté sur des recommandations en matière de recherche spatiale. Nous so