Qu'est-ce le risque aujourd'hui?
Etre exposé non seulement au risque naturel mais aussi au risque technologique, voilà le propre de l'humanité en cette fin de siècle. Activités industrielles, engorgement des routes, croissance urbaine, tout contribue à créer un sentiment d'insécurité où tout se mélange: la crainte des calamités naturelles, celles des accidents technologiques majeurs, et celle de l'explosion des rues dans les métropoles. Ainsi l'Observatoire français santé-environnement note-t-il que, dans les semaines qui ont suivi le séisme de Kobe (Japon), la population, marquée par le souvenir d'Hiroshima et de Nagasaki, a renoué de façon inattendue avec certaines craintes: 800 000 personnes ont réclamé l'arrêt du projet de surgénérateur de Monju, situé à proximité d'une faille sismique et ont adressé leur pétition au ministère de la Science et de la Technologie.
En Europe, Tchernobyl fait peur, mais on ne se donne pas vraiment les moyens de prévenir une nouvelle catastrophe...
Les centrales conçues sur le même modèle que celui de Tchernobyl, en Bulgarie, en Lituanie ou en Russie font peser des menaces dont tous les spécialistes sont conscients, tout autant que les gouvernements. Mais vaille que vaille, faute d'assumer le coût de trouver ou d'imposer des alternatives énergétiques, on se résigne à la possibilité d'un nouvel accident majeur. Comme à une sorte de fatalité «virtuelle» dont la probabilité n'est pas telle qu'elle exige des mesures d'urgence. Il faut ajouter que c