On dirait un gros bébé caustique, avec un faux air de Michaël
Lonsdale, prêt à vous en raconter une bien bonne d'une voix d'outre-tombe. Avec ça, un don pour ponctuer ses explications de suspects «grâce au ciel»... peut-être logiques, allez savoir, dans la bouche d'un astronome: «Grâce au ciel, dit-il ainsi, il y eut Mai 68, donc pas d'examens», et c'est «un travail en huit jours sur les naines blanches (des étoiles petites et froides, ndlr)» qui lui mit véritablement le pied à l'étrier de la recherche. «Grâce au ciel, on embauchait n'importe qui à Saclay», prétend-il ensuite. Le voici donc, quelques années plus tard, «premier diplômé d'astronomie» dans le service d'électronique physique du célèbre Centre d'études nucléaires, «désert intellectuel» où il devint effectivement chercheur.
Grâce au ciel, Jacques Paul, 52 ans, est né «joueur», «amateur de roulette», sans quoi il ne se serait jamais lancé dans «l'aventure des expériences spatiales si on est d'un naturel prudent, il ne faut même pas y songer». Il s'est retrouvé, dès la fin des années 60, à observer le ciel comme les astronomes ne l'avaient encore jamais fait, depuis l'espace et «en gamma» la plus jeune des astronomies. Autrement dit à traquer l'invisible dans ses retranchements les plus violents, capter les rayonnements au-delà de la lumière, provoqués par les plus grands cataclysmes ou événements cosmiques trous noirs, supernovae (étoiles qui explosent), quasars, sursauts gamma... Ces balafres énergétiques venu