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Libération

Les ambiguïtés des lasers

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publié le 23 janvier 1996 à 23h36

C'est durant la guerre du Golfe que le lièvre avait été levé par la

presse britannique: l'un des navires de Sa Majesté participant à l'embargo contre l'Irak avait été secrètement équipé, dans sa mâture, d'un laser destiné à aveugler les appareils de visée d'un avion qui l'aurait attaqué. Au départ, l'utilisation de ce moyen de guerre silencieux, invisible et à effet instantané, car basé sur la seule utilisation d'un intense faisceau lumineux, avait paru subtile: l'avion aurait été rendu inoffensif, sans autre conséquence dommageable.

Jusqu'à ce que des organisations non gouvernementales, au premier rang desquelles le Comité international de la Croix-Rouge et l'association américaine Human Rights Watch, lancent l'alerte: «Et les yeux du pilote?» Sans doute les lasers à basse énergie utilisés dans ce type d'armement ne peuvent-ils pas détruire physiquement un corps humain. Mais une rétine ou un globe oculaire, si. Les armes laser tactiques ont été conçues, dès le départ, pour détruire les éléments optroniques (alliant l'optique et l'électronique) de certains systèmes de combat des avions, des hélicoptères, des chars, de même que ceux des nouveaux équipements permettant au plus modeste fantassin de voir la nuit aussi bien qu'en plein jour. Et empêcher ainsi les combattants de viser leur cible. Mais les organisations non gouvernementales se sont déchaînées contre cette conception, qui permettrait en particulier à des soldats d'utiliser des lasers portables (ressemblant à des fusi