Gaffe, c'est radioactif. Peu ou prou, l'an tout entier risque de
l'être. D'abord, ça va démarrer très fort dans la célébration: en fanfare, le centenaire de la découverte de la radioactivité. Après celui des rayons X l'année dernière, cela va sembler beaucoup aux amateurs très relatifs de commémorations. Oui mais voilà, l'histoire de la plaque photo laissée dans le noir par Becquerel qui se retrouva zébrée de marques absolument inattendues (dues aux fameux rayonnements) fait toujours son petit effet. Alors, pas d'inquiétude, on y aura droit, et même à répétition. En attendant que le concert (de louanges) tombe sur son couac: dès avril, le dixième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl.
Bon, ces becquerels de printemps ne doivent pas faire oublier que les voeux d'hiver ne sont pas encore tout à fait passés. La semaine dernière, le secrétaire d'État à la Recherche François d'Aubert, qui a juré ses grands dieux n'avoir «pas la réformite aiguë», y est allé de ses plus beaux espoirs 96: d'abord «maintenir l'effort de recherche public», sachant qu'«il faut trouver une parade à la baisse des équipements militaires». Tout en notant, hou! la vilaine, que la France continue de faire bien plus mal que l'Allemagne en «effort de recherche industrielle, 110 milliards au lieu de 180». A part ça, de l'éthique à revendre. Combler le «vide juridique sur les finances et questions de brevets». Éclaircir quelques règles du jeu pour le chercheur désirant «essaimer» en créant son entreprise.