Ils tournent et tournent, là-haut, dans Mir. Et même, parfois, ils
sortent, tel Thomas Reiter, le spationaute allemand de l'agence européenne, vendredi. Un petit coup de vide spatial pour aller récupérer des instruments scientifiques en apesanteur, à l'extérieur de la vieille station orbitale, dix ans d'âge. En attendant de redescendre sur le plancher des vaches, direction le Kazakhstan, le 29 février. Une année bissextile, dont Reiter se souviendra, lui qui a abruptement appris à l'automne, et depuis là-haut, que son vol serait prolongé d'un mois et demi. Comme tout tourne rondement, qui aujourd'hui s'en soucie?
Justement, s'en soucient tous ceux qui envisagent de voir un jour vivre là-haut presque comme ici-bas des équipages et ce ne sont pas des salades. Ou plutôt, si. La Nasa s'est engagée pour 5 millions de dollars (25 millions de francs) dans un programme de cinq ans destiné à développer des jardins potagers spatiaux. Sur ledit plancher des vaches, pas de problème. Les racines sont les racines la gravité donne le la et dit ce qui est en bas , le reste pousse au-dessus. Là-haut, c'est apesanteur et confusion. Vers où dois-je envoyer mon calcium et dans quel état j'erre? Telle est la complainte du pauvre germe en orbite. Heureusement, les spécialistes du calcium et autre fixation de l'azote vont lui faire une fleur en mettant une tripotée d'universités sur le sujet. En attendant, on peut, dans le même ordre d'idées, aller voir pousser du blé à la Cité des sciences et