Détectera-t-on un jour des traces d'antimatière dans le cosmos?
Partout dans le monde, des physiciens, des astrophysiciens, des prix Nobel participent à cette quête de l'anti-Graal, qui pourrait révolutionner la physique fondamentale et les théories du big bang. Prochaines étapes clé, après la «découverte» de neuf antiatomes d'hydrogène au Cern: septembre 1996, une campagne d'observation à Tucson (Arizona); des expériences à Stanford (Californie) sur la symétrie entre matière et antimatière; et surtout, deux missions de la Nasa, à bord de la navette en 1998, et depuis la station spatiale internationale en 2001.
La moderne Artémis ne court plus après les cerfs. Ni les ours d'ailleurs, qui pullulent sur le mont Hopkins, son QG du Nouveau Monde, près de Tucson (Arizona). Ce sont les antimondes que la chasseresse version électronique (Antimatter Research Through the Earth Moon Ion Spectrometer) entend aujourd'hui capturer. Là-haut sur la montagne, quand la Lune trône au zénith par une limpide nuit d'hiver, elle tend ses filets à ultraviolets vers un être insaisissable: l'antimatière cosmique. Soeur quasi invisible une dizaine d'antiprotons au mieux de l'antimatière terrestre que les physiciens ne cessent pourtant de créer à coups de collisions dans leurs accélérateurs. Antiprotons par milliards (produits pour la première fois à Berkeley en 1955), antiélectrons, antineutrinos... et aussi, étape récente, antiatomes: cet automne, neuf antihydrogènes ont été obtenus au Cern, à G