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CNRS: crédits en baisse, colère en hausseLes labos découvrent leurs budgets-couperets: premier bilan des victimes.

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publié le 27 février 1996 à 0h43

Une première amère. Tous les directeurs de labos (450 environ) du

département Sciences de l'homme et de la société (1) du CNRS conviés, du jamais vu, à un grand raout jeudi dernier au PLM Saint-Jacques à Paris, constatent l'ampleur des dégâts: «En 1996, 40% des équipes sont touchées par des réductions de crédits drastiques», estime l'archéologue Anick Coudart.

Les coupes se multiplient. Exemple, l'un des plus gros labos SHS, le Centre de recherches archéologiques basé à Valbonne: «50% de crédits de fonctionnement et d'équi- pement en moins», note l'archéologue Jean-Paul Demoule. «Ce devrait être 694.000 F au lieu du 1,5 million prévu», précise le directeur adjoint du laboratoire Frank Braemer. On trouve même des exemples très symboliques. Un chercheur aussi connu internationalement que Bernard Vandermeersch (2), dont les fouilles au Proche-Orient ont bouleversé les relations entre Cro Magnon et Neandertal nous a confirmé ne devoir recevoir pour l'année que «7.000 francs»... pour une équipe de seize personnes! Tellement dérisoire qu'il ne parvient pas à y croire: «Je ne suis qu'une victime provisoire, j'espère».

Au plus haut niveau, la révolte gronde: Christian Goudineau, professeur au Collège de France, qui présidait le «Comité de l'archéologie», chargé d'articuler les programmes entre diverses institutions, a remis sa démission par écrit au directeur général du CNRS, Guy Aubert. Il nous a déclaré être «très inquiet» devant la situation actuelle. Largage de l'archéologie? Eff