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Libération

La science à l'heure électronique

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publié le 27 février 1996 à 0h41

«La question essentielle n'est pas de savoir si la littérature de

recherche scientifique va migrer vers l'électronique (les réseaux, ndlr) mais à quelle vitesse?» Paul Ginsparg, de Los Alamos (Nouveau-Mexique, Etats-Unis), à Paris la semaine dernière pour une conférence à l'Unesco consacrée à la publication électronique en sciences, a suivi depuis 1991 l'évolution d'un système d'archives électroniques (en physique), réunissant aujourd'hui «30.000 utilisateurs de 70 pays qui procèdent à plus de 60.000 transactions par jour». Fort de cette expérience, il a désormais tout de la bête noire pour journaux scientifiques spécialisés. Ne dit-il pas, en effet, que, dans «certains domaines de la physique, les échanges électroniques ont déjà supplanté les journaux traditionnels»?

La période est si «turbulente», selon sir Roger Elliott, ancien responsable de l'Oxford University Press, que toutes les questions se posent en même temps: non seulement l'impact des réseaux sur les éditeurs «primaires» (revues très spécialisées de type Physical letters, Nature, Insectes sociaux...), mais sur les chercheurs eux-mêmes, ou les grandes bibliothèques scientifiques et techniques!

Chez les chercheurs, un leitmotiv: si les articles transitent très vite et en tous sens sur les réseaux, que va devenir la «revue par les pairs» (peer review), ce système de contrôle de la qualité des articles scientifiques par relecture de collègues «choisis»?

En physique des particules, voici longtemps que l'habitude des pr