Si, en France, de nombreux scientifiques sont désormais atterrés
(ils le font même savoir, ce qui est plutôt rare!) par la baisse de leurs crédits, les Etats-Unis, comme de juste, ont de l'avance dans le domaine si l'on ose dire. Là-bas, ce sont les hommes politiques qui en sont déjà à s'envoyer des noms d'oiseaux à propos de la crise financière en R&D. Ainsi, le vice-président Al Gore, cité par l'hebdomadaire Nature, dénonce le «goût» des républicains du Congrès (pourfendeurs de crédits) pour «la science de pacotille». Pire, il les accuse d'emprunter un chemin rétrograde, les comparant à des «descendants directs de ceux qui affirmaient que la Terre est plate». Au cas, improbable, où les politiques français s'intéresseraient à la chose, on a retenu, à leur attention, un bouquet d'avanies: X mou, sous-quark, ADN poubelle, pire, robot de première génération...
Il n'y a pas de quoi rire, la situation semble déjà si critique outre-Atlantique que Neal Lane, le directeur de la National Science Foundation (NSF, organisme distribuant les crédits aux équipes de recherche), y va de son cri d'alarme: il est plus que temps que des «scientifiques citoyens sortent des labos et s'appuient sur la fascination du public pour que la recherche monte dans les priorités de la société!», rapporte le très sérieux magazine Science. Et de poser, sans vergogne, LA question à quelques milliards de dollars: «Le public aime la science, mais les scientifiques aiment-ils le public?»
Pour finir, un petit