D'un côté, le troisième millénaire et la future très grande machine
de physique des particules, le LHC (Large Hadron Collider) du Cern, à Genève, à laquelle ingénieurs et physiciens travaillent d'arrache-pied. De l'autre, «la mémoire du passé»: la première source de protons du synchrotron à protons de 1959, la première chambre à bulles de 1957, etc. Ces «objets importants, il faut éviter qu'ils ne partent à la ferraille», clame Jean Collombet, qui vient de prendre sa retraite du Cern. Cet amoureux des objets, qui a commencé une collection lors du 40e anniversaire du centre de recherches et caresse maintenant l'idée d'un officiel «musée des instruments du Cern», avoue avoir parfois retrouvé de petits bijoux de technologie à la poubelle! Il demande donc expressément à ses ex-collègues de penser à lui (1) avant de vider trop vite leurs vieux tiroirs.
Hors Cern, mais toujours à Genève, la science reste en première ligne. Les Rencontres culturelles 1996, sous la direction d'André Giordan (2), se sont consacrées la semaine dernière à la culture scientifique et technique du citoyen. Le maire, Alain Vaissade, jadis physicien, après avoir constaté avec stupéfaction que le budget consacré à la science ne dépassait pas le trentième de celui des activités culturelles classiques, a forcément promis que cela allait changer. D'autant que la ville prépare un «musée d'ethnographie», non loin de son actuel muséum. Comment faire moderne et actuel? Le musée scientifique s'est recomposé autour