Dix ans après l'accident de Tchernobyl, qui a contaminé 5 millions de personnes en Biélorussie, Ukraine et Russie, la conférence de Vienne devait, la semaine dernière, faire le bilan du plus grave accident de l'histoire industrielle, devenu le principal obstacle au développement de l'énergie nucléaire. C'était le rêve que caressait l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA), le principal organisateur de la conférence, secondé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Commission européenne. Non sans arrière-pensée: payée pour promouvoir l'énergie nucléaire, l'AIEA espérait que cette conférence parviendrait à «laver» la tache que constituait Tchernobyl. Pendant quatre jours, un millier de chercheurs et politiciens ont comparé les résultats de leurs études, cherché un consensus politique et scientifique. Résultat: l'échec. Au point qu'Angela Merkel, présidente de la conférence et ministre allemande de l'Environnement, a affirmé «qu'il y avait un risque de conflit entre l'Est et l'Ouest» sur l'opportunité de fermer les centrales RMBK, semblables à celles de Tchernobyl.
Cancers, malformations. Du côté scientifique, aucune «vérité» ne s'est imposée. Rien pour rassurer l'opinion et démentir les inquiétantes allégations des écologistes et de certains scientifiques: 60.000 liquidateurs décédés, 49.000 autres handicapés, enfants et bétail atteints de malformations génétiques, effets sur l'écosystème... Dix ans après la catastrophe, Tchernobyl est