Menu
Libération
Reportage

Tchernobyl, an 10

Article réservé aux abonnés
publié le 16 avril 1996 à 4h09

Le 26 avril 1986, se produisait le plus dramatique accident

du nucléaire civil. Retour en zone interdite.

Tchernobyl, envoyée spéciale Lénine n'a pas bougé. Sa colossale tête de bronze souhaite la bienvenue aux visiteurs sur le parvis de la centrale. Dans le hall, de belles plantes vertes. Au milieu, d'élégantes employées en talons hauts et uniforme bleu roi . Trois étages plus haut, la salle de réception avec bières, café, gâteaux au chocolat, hôtesses bilingues et de grandes maquettes du site et du sarcophage. Une télévision Akaï écran superlarge et stéréo diffuse une vidéo en anglais qui relate l'épopée des héroïques sauveteurs de 1986 et décrit les innombrables améliorations effectuées, depuis dix ans, sur les tranches nucléaires toujours en activité.

Le directeur de la communication, un jeune homme moderne qui n'a connu les soviets qu'adolescent, distribue des minicalendriers: «Chernobyl nuclear power plant 1996», ornés d'une riante photo de la centrale nucléaire sur fond d'oeillets. «Nous faisons notre possible pour assurer à nos visiteurs un confort maximum sur le site», explique-t-il. Un bataillon de 70 guides, employés par Tchernobyl Interinform, l'agence de relations publiques du complexe montre tout ce qui se visite. Salles de commande des réacteurs, salle des turbines, alentours du sarcophage fraîchement repeints de noir, stockage de déchets radioactifs, villes et villages évacués, isbas contaminées à nouveau habitées par leurs propriétaires... Tchernobyl-land célèb