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Libération

Un étrange nuage dans le ciel de mai

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publié le 16 avril 1996 à 4h08

Les poussières radioactives se sont répandues sur l'Europe. Sans

épargner la France.

Le nuage radioactif de Tchernobyl serait-il obstinément resté bloqué à la frontière française? Les becquerels auraient-ils miraculeusement contourné l'Hexagone en ce joli mois de mai 1986? Dix ans après, l'affaire du «nuage» -Libération titrait, le 12 mai 1986, «le mensonge radioactif»- est demeuré dans toutes les mémoires.

Non, le nuage n'a pas contourné la France. Oui, l'augmentation de radioactivité a bien été mesurée, si précisément même qu'on a pu tracer des cartes détaillées (voir ci-contre). Aujourd'hui, il est par ailleurs «affirmé sans ambiguïté», dans un rapport présenté la semaine dernière par le secrétaire d'Etat à la santé Hervé Gaymard, qu'avec «le recul de dix ans», il est permis de dire que «cet accident n'a eu dans notre pays aucune conséquence sanitaire mesurable». Autrement dit, pas d'augmentation chiffrée et attribuable aux retombées de Tchernobyl de cancers de la thyroïde (1), de leucémies de l'enfant ou de malformations congénitales...

Pourtant, à l'époque, la panique avait commencé de gagner les esprits... le manque d'informations précises, prétendument pour éviter la panique, ayant prévalu lors des jours clés.

Insouciance. Résumons. Le lundi 28 avril, via la Suède, le monde apprend qu'un accident a eu lieu dans une centrale soviétique. Déjà, des panaches radioactifs ont commencé de se répandre sur l'Europe, en suivant d'ailleurs des trajectoires fort compliquées (lire p.