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Radar

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publié le 7 mai 1996 à 5h57

Trois cent quatre-vingt douze pages, 140 graphiques et beaucoup de

morosité. Entre les budgets qui s'effondrent, le manque de coopération internationale, le retard de l'Europe, sans oublier les femmes mal loties (la science reste souvent une affaire d'hommes), le Rapport mondial sur la science, publié par l'Unesco, n'a rien d'une joyeuseté. Ajoutez-y une dose de «contre réaction du public, défavorable aux travaux des chercheurs», et le XXIe siècle s'annonce empoisonné ­ en particulier pour tout ce qui a trait à la biologie-biotechnologie, aux gènes, aux organes ... Noëlle Lenoir, membre du Conseil constitutionnel, qui préside le Comité international de bioéthique (Unesco), pousse à l'adoption d'une «déclaration» qui rangerait le génome dans le «patrimoine commun de l'humanité».

Justement, comme le rappelle Nature, la question de la «propriété» de l'information génétique s'envenime. Avec risque de clash entre grandes compagnies pharmaceutiques et diverses communautés dont les intérêts divergent ­ de la tribu «sud-américaine aux proches habitants d'une centrale nucléaire, en passant par des patients atteints d'une maladie héréditaire» sur lesquels seraient menées des recherches biomédicales (Libération du 17 octobre 1995).

Et de narrer l'édifiante histoire de Carol Jenkins, «coïnventrice» d'un brevet concernant le virus HTLV-1, essentiellement fondé sur des travaux menés avec les Hagahai de Papouasie-Nouvelle-Guinée: «touchant 50% des royalties sur ce brevet, elle a accepté de do