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Libération

Jupiter n'est pas ce qu'on croit

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publié le 28 mai 1996 à 5h04

Les données collectées par la sonde Galileo réévaluent la météo

jovienne.

Ce n'est pas le tout d'aller ausculter les planètes sous le nez, encore faut-il supporter le choc de ce qu'on y voit. Jupiter, tenez, la géante de notre système solaire que ce moustique de Galileo est allé piquer au vif, le 7 décembre, en a la face tourneboulée. Reprenons.

A l'hiver dernier, la sonde Galileo, en route depuis six années vers la grosse planète gazeuse, lance à travers ses nuages une capsule très spéciale pour aller effectuer toutes sortes de mesures. De quoi mieux connaître la planète. Quelle quantité d'eau s'y trouve, quels gaz (hydrogène, hélium, mais aussi des gaz rares, néon, xénon etc.), quels éléments (carbone, azote, soufre, oxygène...), et comment il s'y répartissent. Autres interrogations: y décèle-t-on des «couches» atmosphériques? Comment les vents y soufflent-ils? Bref, quelle météo y a-t-il là-haut?

Déjà les visites des sondes Voyager, à la fin des années 70, les observations depuis les observatoires terrestres ou Hubble ­notamment lors de la spectaculaire chute de la comète Shoemaker-Levy en juillet 1994­ avaient conduit à certaines hypothèses. Par exemple une quantité d'eau du niveau (voire beaucoup plus) de celle mesurée dans le Soleil.

La petite sonde kamikaze, 61 minutes de plongée avant de mourir à une profondeur où la pression atteint 24 atmosphères, a été la première à aller faire des mesures d'aussi près. Et là, patatras: peu ou pas d'eau! Un cinquième, voire un dixièm