On pourrait appeler cela une répétition générale. Là-haut en orbite, Jean-Jacques Favier, à bord de la navette Columbia, qui a décollé jeudi de cap Canaveral, procède à des expériences préfigurant celles qu'on mènera un jour à bord d'Alpha. Autrement dit, la station spatiale internationale dont la mise en service est prévue au début du siècle prochain. «Cette mission est différente de celles qui l'ont précédée», observe Arnauld Nicogossian, responsable des divisions sciences de la vie et microgravité à la Nasa, et responsable scientifique de la mission. «Comme à bord de la future station, l'objectif est d'utiliser l'espace pour faire avancer la connaissance sur terre: la station ne sera pas une usine mais un laboratoire.»
Destinée à accueillir six astronautes en permanence, Alpha, avec ses dix modules, plus grande structure jamais construite par l'homme dans l'espace, est conçue comme un centre de recherche: le module européen par exemple le laboratoire Columbus (COF) devrait servir de base avancée pour l'observation de la Terre et des études de métallurgie et de physiologie. Malgré un vif débat sur l'intérêt des missions habitées dont le coût particulièrement élevé réduit d'autant les budgets des autres activités scientifiques spatiales , la Nasa n'a, en effet, pas l'intention de remplacer les astronautes par des robots. «Un jour, des hommes habiteront d'autres planètes. Nous devons nous préparer à travailler et à produire dans l'espace», affirmait encore récemment le