Cette scientifique s'est aussi imposée pour sa résistance physique. Les yeux noirs, cheveux noirs. Joli sourire ourlé, épaules gentiment musclées. Sa silhouette est impeccable, en combinaison bleue d'entraînement ou en moulant ensemble jupe-chemisier-talons hauts agrémenté d'un grand foulard coloré jeté sur l'épaule. Claudie André-Deshays, née il y a trente-neuf ans au Creusot, connaît son destin depuis 1985, année où elle a été sélectionnée: devenir la première Française dans l'espace. Aussi, en public ou devant les journalistes, ne se départ-elle jamais de son élégance. Et, pour adoucir son sérieux, sourit agréablement aux photographes. Avec une si grande maîtrise, d'ailleurs, que cela peut parfois passer pour de la froideur.
Sélection. «Elle nous dépasse tous sur le tabouret tournant et dans la centrifugeuse», plaisantait voilà quelques années, mi-admiratif, mi-jaloux, le cosmonaute français Michel Tognini. Entendez, sur l'un de ces engins de torture avec lesquels les cosmonautes font la preuve de leurs capacités physiques pendant l'entraînement. La centrifugeuse de la Cité des étoiles, à une heure de Moscou, est justement un monstre engendré pour faire la différence entre ceux qui seront ou ne seront pas cosmonautes: «50% ne supportent pas cette sélection», explique un des responsables de la Cité. En effet, quand elle se met à tourner à grande vitesse, la grosse machine simule les intenses accélérations que subissent les cosmonautes, surtout lors des reto