L'Univers est né du Big Bang. Mais comment mourra-t-il? De froid, de
chaleur, réduit en bouillie? A moins qu'il ne soit immortel... L'éternité, c'est long, surtout vers la fin. Et surtout quand on n'a pas compris grand-chose à ce qui va se passer, pourraient ajouter les scientifiques, après Woody Allen. Maintenant qu'ils ont la preuve que l'Univers n'a rien d'immuable, qu'il vit une vie bien à lui et un extraordinaire début (1), les scientifiques lui cherchent une fin, forcément... C'est ici que les ennuis commencent.
Le Big Bang tient la vedette, grand fracas avec spectaculaire entrée en scène des particules et des forces (2), des atomes et de la lumière, des étoiles, galaxies et autres planètes Homo sapiens ayant l'heur d'habiter l'une d'elles. Certains d'entre eux vénèrent d'ailleurs ce grand agencement cosmique, réglé pile-poil au point d'avoir permis à la vie et à nous d'apparaître. Quelque chose plutôt que rien... Après pareil hasard/miracle (selon conviction), découvrir comment tout cela va finir, forcément, ça n'est pas gai. Heureusement, la fin, s'il y en a une, a le bon goût d'être très loin, peut-être même à l'infini.
Chaud ou froid? «Il y a trois scénarios», résume le physicien américain Freeman Dyson, disciple d'Oppenheimer, père de la bombe atomique. Deux sont horriblement simples: «Soit l'Univers reste éternellement en expansion, soit il s'effondre sur lui-même.» On les a baptisés, tels des potes à Big Bang, de noms de catcheur: Big Chill et Big Crunch. Deux