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Libération

Dans le secret des petits corps célestes. Porteurs de vie ou fauteurs de mort? Les arpenteurs du ciel lointain, comètes, astéroïdes et autres météorites,n'en finissent pas de fasciner. Parce que ces nabots du ciel, tenus à l'écart de toute évolution, abritent la mémoire cachée de l'univers. Un trésor si précieux que, dès la fin du siècle, des missions spatiales iront les explorer.

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publié le 10 septembre 1996 à 22h55

On dirait des patates, pas toujours très appétissantes avec leurs

trous, leurs zébrures, leur fade couleur de poussière. Ou alors des boules gelées sales, qui se brisent parfois en un chapelet de fragments. Des objets d'ailleurs agités, virevoltant sur eux-mêmes, telles des toupies expertes dans l'art de vous faire perdre le nord. Où ils se trouvent, il n'y a de toute façon ni nord ni sud. Ils sillonnent, solitaires ou en bande, le vaste espace interplanétaire, béance vertigineuse entre quelques impressionnantes sphères, les neuf planètes du système solaire. Ou encore, au-delà, arpentent le vide interstellaire où ne luit que de loin en loin la lumière des étoiles.

Astéroïdes, comètes ou météores (ACM), ces lilliputs cosmiques ne peuvent revendiquer la majesté de Jupiter, l'étrangeté de Mars la rouge ­ y a-t-il (eu), oui ou non, de la vie sur cette petite soeur de la Terre? (lire Libération 8/8/96 et encadré ci-après), ou encore la beauté de Saturne et de notre planète.

Le grand jeu. Reste qu'aujourd'hui, ce sont eux qui fascinent. Et non pour cause d'accès imprévu de babacoolisme ­ «small is beautiful» ­ chez les astronomes. Mais parce que, tout nabots qu'ils soient, ces petits objets célestes sont capables de nous sortir le grand jeu. Celui du «à la vie, à la mort», tout nimbé de mystère. Avec ces migrants en perpétuelle balade cosmique, arpenteurs du ciel lointain qui daignent parfois nous rendre visite tout comme ils peuvent ne jamais revenir, la rencontre tient du mythe: