En avant pour la recherche fondamentale! Alors que les budgets se
voient rabotés et que la science ne semble plus une priorité ni aux Etats-Unis ni en Europe, voici que le Japon prend le monde à contre-pied. Et annonce qu'il veut plus que jamais investir dans la recherche. Sommes envisagées: 17 000 milliards de yens (800 milliards de francs) sur cinq ans (1). Et dans le fondamental, ce qui est loin d'être sa tradition. L'effort de recherche et de développement japonais, environ 2,8% de son PNB (contre 2% en Europe), est à 80% mené par les entreprises. Ce qui a permis à l'archipel de devenir le leader dans le domaine de technologies clés comme les télécommunications et l'audiovisuel, et de faire quasiment jeu égal avec les Etats-Unis pour les composants électroniques. Mais cette avance ne semble plus suffire. Après l'innovation, place à la créativité. Tel semble le nouveau credo du document gouvernemental: Plan de base pour la science et la technologie, publié en juillet. «Les entreprises ne peuvent pas toujours mener des recherches fondamentales. C'est l'Etat qui peut le faire. Semer des graines, les arroser et les faire pousser avant que tel ou tel secteur industriel ne les reprenne et que des produits deviennent réalisables», nous a déclaré le ministre d'Etat pour la Science et la Technologie, Hidenao Nakagawa. Libération l'a interviewé en exclusivité lors de sa visite à Paris la semaine dernière, où il a rencontré le ministre de la Recherche François d'Aubert et le dire