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Libération
Éditorial

Radar; Qui a dit que la science ne paie pas?

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publié le 17 septembre 1996 à 10h55

Foin des budgets de recherche en berne (sauf au Japon, lire

ci-après), le magazine britannique New Scientist, pas misérabiliste pour deux sous, a décidé de donner dans la success story, en une de surcroît! Histoire de faire rêver (de rassurer) tous les thésards en manque de job? Ou de faire bisquer les vieux briscards désargentés, las de la paillasse?

Et de nous conter la mirifique ascension de 12 scientifiques à succès (hors du domaine informatique où on sait depuis longtemps que sévit le glamour en dollars): de Chris Evans «l'enfant prodige de la biotech» qui dit penser «très commercialement», au mathématicien Stephen Wolfram qui a inventé le «premier langage technique Mathematica» et créé sa compagnie «à reculons», en passant par le physicien Paul Davies, célèbre auteur de Dieu et la nouvelle physique, qui se voit offrir de fabuleux contrats d'édition, ou encore Tony Churchill qui a su guérir les poules de la maladie de Marek et pèse 50 millions de francs" Curieux? Pas une seule femme dans le lot. Et un constat général: «Beaucoup de leurs collègues talentueux pourraient devenir tout aussi riches qu'eux.» Qu'attendent-ils alors? Seraient-ils toujours atteints du syndrome du bénévolat, décrit avec une certaine méchanceté par Davies: «Juste parce que le qualificatif de professeur est inscrit avant votre nom, la plupart des gens pensent que c'est votre travail de les éclairer gratuitement.» Promis, demain, on cherche gratis. Allez, un zeste d'horreur pour finir. Nom: crabe à