Avec Tchernobyl, au moins, c'est simple. Un panache d'enfer, de
l'iode à tire-larigot, du césium déversé par tombereaux, la vraie catastrophe. Un accident majeur, numéroté 7 sur l'échelle Ines, «échelle internationale des événements nucléaires», mise en place par l'AIEA (1) depuis deux ans et demi. Le problème, si l'on ose écrire, c'est que rien, en nucléaire, n'est aussi simple. Surtout pas le quotidien des centrales, des centres de stockage de déchets ou autres installations, émaillé de bricoles. Evénements «sans importance» (pour la sûreté), «anomalies», ou parfois incidents comportant des «défaillances importantes des dispositions de sûreté». Pas de quoi crier trop fort au loup mais à tenir sérieusement à l'oeil! Des petits «1» (et quelques rares «2») du bas de l'échelle. En France, ils semblent devenus aussi banals (2) qu'un séisme en Californie... Mais c'est bien le seul pays. Curieusement, ailleurs, il ne se passe rien ou presque, comme le fait remarquer, un tantinet irrité, André-Claude Lacoste, le directeur de la Dsin(3), l'autorité de sûreté nucléaire française. Serait-ce que partout le nucléaire va comme sur des roulettes et que l'Hexagone n'est qu'un cancre, au demeurant dangereux? Pas si simple. Alors que l'échelle est censée faciliter la communication entre la communauté nucléaire, les médias et le public, on découvre que chaque pays a sa conception bien à lui de la «com». Que le Japon n'a jamais que des «0+ et 0», autant dire rien de rien. Tout va impec