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Libération
Reportage

Chine: congrès avec vues sur l'espacePékin accueille le gotha de l'industrie spatiale et affiche ses ambitions sur le marché des lanceurs.

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publié le 15 octobre 1996 à 0h36

Pékin envoyée spéciale

A la lumière crue des néons, elles sont fièrement dressées côte à côte, de la plus petite (la «1D») à la plus haute et récente (la «3B»). Hasard? Dans l'exposition spatiale organisée au coeur de Pékin à l'occasion du 47e congrès de l'IAF (Fédération internationale d'astronautique) (1), les maquettes des fusées chinoises Longue Marche font face à celles d'Ariane.

Pourtant, personne ne songe à pavoiser. Pas plus les Européens, qui ont perdu en juin dans une gerbe explosive du plus mauvais effet le premier exemplaire de leur nouveau fleuron Ariane V, que les Chinois, qui encaissent depuis plusieurs mois des échecs fort embarrassants: le 18 août, le troisième étage d'un lanceur Longue Marche 3 s'est arrêté quarante secondes plus tôt que prévu, perdant le satellite de télécommunications et de télévision Chinasat 7 (700 millions de francs...) Pire: en février, sur le pas de tir de Xichuang (province de Sichuan, sud-ouest de la Chine), la fusée Longue Marche 3B ­ dont c'était le premier tir­ était partie en biais vers les montagnes, perdant un gros Intelsat de l'Américain Hughes et tuant officiellement deux personnes ­ certaines sources faisant état de plusieurs centaines de morts. Le drame, on s'en doute, a jeté un voile de défiance sur les ambitions commerciales du spatial chinois, qui comptait sur ses bas prix pour tailler des croupières à ses concurrents européens ou américains. «Explosion» de satellites. La période actuelle est en effet très spéciale: le