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Éditorial

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publié le 22 octobre 1996 à 0h14

A Pékin, les briquettes de charbon s'entassent près des maisons. Aux

grands froids, elles empliront les poêles et" les poumons environnants de leurs émanations. De toute façon, des volutes noires (monoxyde de carbone, soufre") s'échappant de centaines de milliers de pots d'échappement font déjà leur oeuvre. Comment se soustraire à la pollution? Tout en redoublant «d'énergie» avec 1,2 milliard d'habitants? Le nucléaire, ici, séduit. Même s'il ne représente qu'un maigre «1% des 210 milliards de watts de puissance installée». Ces prochaines années, «la Chine va construire quatre centrales nucléaires, huit réacteurs devant entrer en service en 2003 ("), ce qui fera grimper le pourcentage à 2 ou 3%», précisait la semaine dernière le très officiel China Daily, à l'occasion d'une réunion sino-européenne consacrée à l'énergie. Et les responsables de se réjouir: «Le nucléaire est sûr, économique et propre.» Comment dit-on Tchernobyl en chinois?

La noirceur environnante n'empêche pas Newsweek de titrer «La révolution verte chinoise». Avec quelques pandas et surtout «singes dorés» en images pour égayer le propos! Ces derniers sont en effet au coeur d'une bataille que mène un Vert nommé «Xi Zhinong» pour sauver une «forêt de 25 000 km2» dans la province du Yunnan.

Le politiquement correct en matière de pollution frapperait-il ne serait-ce que dans le discours? Il ne se passe pas un jour sans que soit officiellement évoquée la fermeture des entreprises trop polluantes: des dizaines de mi