Clinton ou Dole, bonnet blanc et blanc bonnet. Du moins en ce qui
concerne la recherche et le développement (R & D) dont le budget va inexorablement s'éroder ces prochaines années. Baisse prévue: -20% d'ici à l'an 2002, pour se stabiliser aux alentours de 27 milliards de dollars (environ 138 milliards de francs) (1). Pour Albert Teich, de l'AAAS américaine (2), observateur attentif de la politique scientifique américaine, à Paris la semaine dernière pour une conférence au CNRS, «quel que soit le vainqueur de l'élection, il aura des difficultés à soutenir les dépenses de recherche». Explication: le budget global de la nation est à la baisse, avec pour objectif le «chiffre magique» de «zéro» déficit en 2002! Et un constat: comme la R & D fait partie de ce que l'on baptise les «dépenses discrétionnaires», autrement dit ajustables du budget (3), elle est condamnée à l'érosion. Pendant la campagne électorale, «aucun des candidats n'avait beaucoup à dire», a constaté Albert Teich. Si ce n'est, au dernier moment, six pages d'interview dans le numéro du 18 octobre de l'hebdomadaire spécialisé Science, obtenues in extremis de la part des deux candidats. Une «absence de controverse» qui cache néanmoins une zone de conflit, à caractère hautement idéologique: l'aide (ou pas) au secteur privé pour tout ce qui concerne les technologies compétitives. La bagarre, ces dernières années, s'est ainsi focalisée sur l'ATP (Advanced Technology Program), doté de 409 millions de dollars en 1995 et q