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Libération

Une sonde doit décoller samedi de Baïkonour pour mener une quarantaine d'expériences . Les Terriens préparent l'invasion de Mars

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publié le 16 novembre 1996 à 1h26

Je sais que je vais mourir au bout de trois cents secondes», lance

Hua Chon Trung avec un sourire jusqu'aux oreilles. C'est que ce scientifique, du laboratoire d'astronomie spatiale (Cnrs, Marseille), s'est peu ou prou identifié à sa caméra spatiale kamikaze Descam, qui doit photographier la planète Mars pendant cinq minutes à l'automne prochain, avant de s'écrabouiller au sol. Le voyage devrait commencer samedi soir, à 21h49 (heure de Paris), depuis Baïkonour, au Kazakhstan. En compagnie de vingt-quatre autres instruments au sommet d'une fusée Proton, à bord de la sonde russe Mars 96. Pour un grand retour vers la planète rouge le 12 septembre 1997.

Un miracle. «Mars 96 est une mission fondamentale, beaucoup plus ambitieuse que l'ensemble des missions américaines» (lire repères), explique Yves Langevin, président du groupe de travail «système solaire» (Cnes-CNRS). Pas moins de vingt pays y ont collaboré, dont la France et l'Allemagne. «Si une pareille mission avait dû être menée par l'Agence spatiale européenne, elle aurait coûté 1,2 milliard d'écus (7,8 milliards de francs)», estime Gérard Brachet, directeur de la science au Cnes qui a investit 600 millions de francs. «Un miracle que la mission ait lieu», estime d'ailleurs Yves Langevin, vu les récentes difficultés politico-économiques des Russes: «Ils ont continué là où tout autre aurait baissé les bras.» Et voilà comment un énorme engin de 6,7 tonnes, au look d'usine à gaz, qui doit réaliser au total une quarantaine d'exp