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Libération

Nucléaire accéléré pour les députés. Le prix Nobel Carlo Rubbia a présenté son réacteur-accélérateur à l'Assemblée.

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publié le 26 novembre 1996 à 0h58

Il y avait du gratin en sous-sol. Deux prix Nobel, un ancien

ministre de la Recherche, le gotha du nucléaire français ­d'EDF au CEA en passant par la Dsin et aussi quelques membres du Gsien(1)­ pour l'audition publique organisée jeudi par le député (UDF) de Haute-Savoie, Claude Birraux. L'auditionné n'était pas n'importe qui: Carlo Rubbia soi-même, Nobel de physique, impétueux ex-directeur du Cern (Genève), homme des hautes énergies qui a «fait» la célébrité de l'immense accélérateur souterrain de 27 km, et qui, après avoir connu tous les honneurs, en pince désormais pour la production d'énergie. Mordu de fusion (l'énergie du Soleil qu'on essaye de reproduire en tokamak) dans les années 80, il défend en ces années 90 l'idée d'un «réacteur-accélérateur». Appareil hybride où des faisceaux de particules (protons) iraient percuter un matériau (du plomb), produisant des réactions de fission (les noyaux de plomb se cassent et lâchent des neutrons) avec des phénomènes de cascade amplificateurs avant de tomber sur un matériau fissile (thorium ou uranium): d'où l'obtention de plus d'énergie à la sortie que celle injectée à l'entrée, et but du jeu! Le professeur Rubbia, avec son enthousiasme habituel, a vanté les premiers travaux, menés ces derniers mois sur appareillages à Genève par son équipe internationale d'une quinzaine de scientifiques (Français, Espagnols, Grecs, Italiens...). En insistant sur les mérites de sa proposition: non seulement son réacteur-accélérateur produirait d