L'homme est fondamentalement
«naturellement» gentil; il s'en est fallu de peu que nous ne comptions en base 16 avec les huit doigts de la main; et James Ussher (1581-1656), archevêque d'Armagh en Irlande célèbre pour avoir calculé la date de la création du monde, le 23 octobre à midi, en l'an 4 004 avant Jésus-Christ n'était somme toute qu'un bon scientifique" pour l'époque. La surprise est souvent au rendez-vous des chroniques mensuelles de Stephen Jay Gould, parues dans Natural History et réunies dans ce livre. A son habitude, le célèbre biologiste de Harvard livre un feu d'artifice de mots et d'idées. Avec pour vedettes habituelles, Darwin, Hallucigenia, Partula et autres Euglandina (1)... Et comme invités inattendus, Goethe, Edmund Halley et Mozart.
Le principe n'a pas varié: conter de petites histoires, d'animaux et d'hommes, pour, du particulier au général, alimenter la pensée de l'Evolution. Par petites étapes, le lecteur est convié à un voyage,où le guide prend tout son temps afin de détailler menus d'auberges et traits saillants du paysage. A l'image du fabuliste, Stephen Jay Gould soigne la mise en scène pour, en fin de chapitre, résumer, non la morale, mais l'Idée, toujours un tantinet subtile, qu'il s'agit de faire pénétrer dans nos cervelles un peu lentes.
Les amateurs se précipiteront sur l'origine du poumon et les avatars de la vessie natatoire des poissons. Une aventure décisive pour la conquête de la terre ferme et la respiration à l'air libre, et la b