Mars 96 est tombée à l'eau (bis). Depuis une semaine que la sonde
russe a plongé dans le Pacifique au lieu de s'envoler vers la planète rouge, c'est la désolation. Un drame dont on a du mal à imaginer l'ampleur quand on connaît peu l'activité scientifique. Imaginez-vous travaillant pendant une, deux" dix années sur un projet. D'abord, vous ne faites qu'y rêver, puis vous en parlez, le dessinez. Petit à petit, il prend corps, vous le testez, le modifiez. Quand, achevé, il doit, par exemple, être embarqué sur une fusée, vous le retestez" Des années ont passé, et c'est le lancement. Or, brusquement, tout disparaît. «Il ne faut pas perdre espoir», nous a dit, la gorge serrée, Hua Chon Trung de Marseille (CNRS). Hier, tous les scientifiques du Cnes dont des manips étaient embarquées à bord de la sonde étaient réunis à Paris pour se concerter. «Il faut élaborer des scénarios, et d'abord savoir ce que les Russes vont faire», explique Francis Rocard, directeur des programmes. Une réunion cruciale (avec force Russes) de l'International Mars Exploration Working Group doit, de toute façon, avoir lieu à cap Kennedy la semaine prochaine après si tout s'est bien passé l'envoi de la sonde américaine Mars Pathfinder vers la planète «maudite»!
Ironie du calendrier, la semaine dernière célébrait la culture scientifique à travers l'Europe. Souvent alarmés: les musées. Comment faire pour résister, à la télé, aux parcs d'attractions, à l'Internet? Le Web astronomie de l'ESO (1) a d'ailleurs f