Jadis, on l'appelait le «satellite du pauvre». Une plate-forme
lestée de tas d'instruments, accrochée sous un ballon montant tout là-haut dans la strastosphère et permettant d'observer le ciel quelques heures avant de retomber. Mais ici, ce serait injure que de réitérer la comparaison. Car Pronaos (1) est un bijou. Pas trop cher 97 millions de francs comparé aux prix du spatial, 100% français, et surtout, capable de détecter des zones de l'univers invisibles jusqu'à présent, au point qu'on attend de lui «des découvertes majeures», explique François Buisson (chef du projet, Cnes). Et justement, il a vu. Lors de son deuxième vol (2), fin septembre au Nouveau-Mexique (Etats-Unis) où la montée en haute atmosphère est autorisée et les vents favorables son télescope de grand diamètre (2 m) a sondé l'univers pendant plus d'une vingtaine d'heures, dans une gamme de longueur d'ondes (le «submillimétrique») qu'il est le seul au monde à posséder. Comme si on réalisait «une radioscopie du ciel» en «pénétrant la matière interstellaire» à la découverte de ses «structures». «Chaque mesure est une première», renchérit Jean-Michel Lamarre (CNRS). Par exemple, en scrutant le «petit nuage d'Isabelle», ont été découvertes des zones «où le nuage devient instable et va se fragmenter et s'effondrer sur lui-même pour former des protoétoiles puis des étoiles». Des lieux de condensation de l'univers dit «froid», demeurés cachés aux autres télescopes. «L'observation de ces poussières froides e