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Libération

Objectif. Lancée en 1989, Galileo explore les satellites de Jupiter. Record jeudi:la sonde doit frôler Europe à 600 kilomètres d'altitude.

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publié le 17 décembre 1996 à 2h57

Elles sont quatre lunes, Galilée le premier, en 1 610, les vit dans

sa lunette comme des points brillants. Aujourd'hui, elles s'offrent sans retenue aux regards du robot Galileo, lancé en 1989 vers Jupiter. Io, Europe, Ganymède et Callisto aux charmes étrangement divers, telles les antiques conquêtes du roi des Dieux. Quand l'une se pare des couleurs les plus chatoyantes, jaune orange de soufre, rouge des retombées volcaniques, l'autre n'est qu'une balafrée en noir et blanc, sillonnée d'étranges «autoroutes» cosmiques selon le mot de l'Américain William O'Neill, patron de la mission (lire ci-contre). La troisième offre un visage tourmenté de rides profondes, sa croûte déformée, alors que la quatrième semble criblée de petite vérole, des cratères de 4 milliards d'années, les plus vieux du système solaire. De ces petits mondes en orbite autour du géant du système solaire, jamais avant les Voyager à la fin des années 70, on n'aurait soupçonné la variété ni la «mobilité». C'est que notre Lune à nous avait donné le mauvais exemple. Froide, sèche, blafarde et, pour tout dire, comme morte. Là-bas, si loin du Soleil vrombissent des volcans, fondent de fines croûtes glacées. Y aurait-il de «l'eau liquide» sur Europe, s'interrogent les scientifiques, tentés par un imaginaire à la Arthur C. Clarke (2010, Odyssée 2)?

Galileo, qui mène depuis juin une singulière danse de Saint-Guy autour de la bande des quatre satellites galiléens, force les traits de l'imagerie. Plus dissemblables, on n