Menu
Libération
Éditorial

Radar

Article réservé aux abonnés
publié le 17 décembre 1996 à 2h56

Une fraction de nanoseconde, ou quelque chose d'approchant, on s'est

demandé si Science, le très sérieux hebdomadaire spécialisé américain, organe de la AAAS (American Association for the Advancement of Science) avait viré au paranormal, tendance «la vérité est ailleurs» (1). Sur la couverture noire (2) flottent des ectoplasmes mauves et verts fluo, rehaussés de taches turquoises. Des éclatements en filets, zébrures d'éclairs électrostatiques. Il suffisait de lire la légende, ce ne sont que des cellules en pleine mitose, avec colorants ad hoc. Entre métaphase, anaphase et autre télophase, on vous passe les détails. De quoi attirer l'attention sur 34 pages spécialisées entièrement consacrées à un seul thème, «le cycle cellulaire», chose compliquée qui fait toujours l'objet d'études parmi les plus fondamentales. Comme si ça ne suffisait pas, surgit quelques pages plus loin, une sorte de bout de trompette multicolore (vert, bleu, rouge, jaune") comme en voie de sortie rapide de l'espace-temps ­simplement une simulation de turbulence dans un tokamak, à l'heure où l'on doute de plus en plus de la possibilité d'atteindre la fusion (le mécanisme nucléaire au coeur du Soleil) dans un équipement terrestre.

Outre ces jolies images, qui parsèment la littérature scientifique, les animaux ont mis leur empreinte sur la semaine. Le koala tout d'abord. Et ce n'est pas peu dire. Il arbore des empreintes digitales tout ce qu'il y a de proches de celles des humains, plus encore que n'importe qu