Trouver à l'homme sa place «dans son rapport à l'univers [et] dans
sa relation aux éléments (terre, air, eau, feu) et à leur états (chaud, froid, humide, sec)». Telle était la préoccupation majeure des médecins au temps des califes (1). Déjà, ils palpaient le pouls, inspectaient les urines, mais, aussi, interprétaient les rêves et s'adonnaient à la physiognomonie selon laquelle les traits du visage permettent de comprendre le caractère d'un individu" Sous une coupole, «la salle des clefs», miniatures, dessins, textes calligraphiés" restituent l'environnement dans lequel exerçaient ces médecins arabes, du IXe au XIIIe siècle. Il ne faut pas s'attendre à une figuration au plus parfait du corps humain mais des miniatures, quoiqu'imprécises, indiquent bien l'importance attachée à certains organes. Le foie, par exemple, d'où «provient l'esprit naturel ["], transporté par les veines dans tout le corps». Plus loin, sur la reliure du Canon de la médecine d'Ibn Sinâ (Avicenne 980-1 037), un aplat montre un médecin prenant le pouls d'une jeune fille" afin de constater le mal d'amour. Partout, les objets usuels de la médecine s'ornent de calligraphie. A noter, ce support de plateau (où l'on devait élaborer et déposer remèdes et onguents) en laiton incrusté d'argent, du XIIIe siècle, production de l'école de Mossoul: un décor en quatre scènes un prince, un cheval, deux cavaliers et quatre chasseurs. Une illustration traditionnelle royale et une évocation plus fondamentale: celle «