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Les mille et un remèdes au temps des califes. L'expo de l'IMA révèle l'humanisme de la médecine orientale du IXe au XIIIe .

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publié le 28 janvier 1997 à 15h17

Trouver à l'homme sa place «dans son rapport à l'univers [et] dans

sa relation aux éléments (terre, air, eau, feu) et à leur états (chaud, froid, humide, sec)». Telle était la préoccupation majeure des médecins au temps des califes (1). Déjà, ils palpaient le pouls, inspectaient les urines, mais, aussi, interprétaient les rêves et s'adonnaient à la physiognomonie ­ selon laquelle les traits du visage permettent de comprendre le caractère d'un individu" Sous une coupole, «la salle des clefs», miniatures, dessins, textes calligraphiés" restituent l'environnement dans lequel exerçaient ces médecins arabes, du IXe au XIIIe siècle. Il ne faut pas s'attendre à une figuration au plus parfait du corps humain ­ mais des miniatures, quoiqu'imprécises, indiquent bien l'importance attachée à certains organes. Le foie, par exemple, d'où «provient l'esprit naturel ["], transporté par les veines dans tout le corps». Plus loin, sur la reliure du Canon de la médecine d'Ibn Sinâ (Avicenne 980-1 037), un aplat montre un médecin prenant le pouls d'une jeune fille" afin de constater le mal d'amour. Partout, les objets usuels de la médecine s'ornent de calligraphie. A noter, ce support de plateau (où l'on devait élaborer et déposer remèdes et onguents) en laiton incrusté d'argent, du XIIIe siècle, production de l'école de Mossoul: un décor en quatre scènes ­ un prince, un cheval, deux cavaliers et quatre chasseurs. Une illustration traditionnelle royale et une évocation plus fondamentale: celle «