Un grand coup de poing dans la magnétosphère. Début janvier, très
exactement trois jours et vingt heures après une éruption solaire, la Terre s'est vu frapper de plein fouet par une gigantesque tempête magnétique. Un phénomène suivi en direct et comme on n'avait jamais pu aussi bien le faire par Soho (Solar and heliospheric observatory), satellite dédié à l'étude du Soleil, à 1,5 million de km «en avant» de la Terre (par rapport au Soleil). Tout a commencé le 6 janvier quand des myriades de particules magnétiques se sont arrachées de la couronne solaire, à 150 millions de kilomètres de nous. Genre d'éruption bien connu sauf que, curieusement, le Soleil est actuellement censé «dormir», en tout cas vivre la phase «calme» de son cycle.
Mieux, toutes les éruptions ne déclenchent pas des tempêtes. Or, cette fois, l'orage a été terrible, lançant à travers l'espace une sorte de gigantesque bulle, si «épaisse» qu'il ne lui fallait pas moins d'une journée pour traverser un point donné, ont expliqué les astronomes. Au moment de l'arrivée de la «bulle», les ceintures de radiation terrestres ont vu leur intensité multipliée par 100. Des dégâts? Finalement pas grand-chose, à part un satellite mis à mal, Telstar 401, du groupe AT&T, dont les émissions de télévision ont été interrompues pendant la journée du 10 janvier. Mais rien à voir avec les tempêtes du 11 novembre 1965 et du 13 juillet 1977, qui avaient touché des millions de personnes en Amérique du Nord, aux Etats-Unis et au Canada.