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Libération

Hubble affine sa longue vue.

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Doté d’yeux différents, le télescope spatial se mettra à chasser les trous noirs.
publié le 11 février 1997 à 21h46

Les trous noirs n’ont qu’à bien se tenir. Le nouveau Hubble, aux

yeux toujours plus perçants et surtout différents, arrive. Si tout se passe comme prévu par la Nasa. Ce matin (heure de Paris) Discovery doit décoller de Cap Canaveral avec sept astronautes ultrapro à son bord, dont cinq «spécialistes de mission». Direction: le télescope vedette, en orbite depuis avril 1990. Objectif: le faire remonter un peu plus haut et le rendre encore plus performant. Au programme: dix jours de vol, quatre «marches dans l'espace». Un remake de la spectaculaire première mission de décembre 1993, où les astronautes lui avaient chaussé de nouvelles lunettes pour corriger sa fâcheuse myopie de naissance? Mieux que ça: grâce à deux instruments majeurs nouveaux, Hubble verra le monde autrement. Il excellait dans le bleu violet. On l'entraîne vers le rouge. Stis et Nicmos (1), ainsi s'appellent ses yeux new look. Le premier (capable de «voir» depuis l'ultraviolet jusqu'à l'infrarouge) doit faire d'une pierre deux coups en remplaçant deux appareillages précédemment installés (FOS et GHRS). Avec des façons plutôt brutales ­ il peut collecter des données 500 fois plus vite que ses prédécesseurs ­, il doit permettre d'étudier les étoiles et le gaz qui s'accumule au centre de certaines galaxies, il mènera la chasse aux trous noirs. Mais c'est le deuxième, destiné à capter les longueurs d'onde légèrement décalées vers l'infrarouge par rapport à nos yeux, que tout le monde attend au tournant de l'orbite