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Éditorial

Radar

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publié le 11 février 1997 à 21h45

Attention, poids lourd. A l'heure où doit décoller la navette

spatiale pour une prestigieuse mission Hubble (lire ci-avant), les chiffres du budget américain viennent d'être annoncés par Bill Clinton: pour l'Espace, rien moins que 12,1 milliards de dollars (67 milliards de francs). Autrement dit, plus de huit fois le budget français du domaine, qui se taille déjà la part du lion dans le budget public de R & D civile hexagonale.

C'est qu'il y a à faire pendant l'année fiscale. Surtout du côté de la station spatiale internationale, Alpha, dont la mise en chantier doit démarrer en novembre.

Dan Goldin, le patron de la Nasa a beau se déclarer satisfait, ça grogne dans les labos. Notamment au californien JPL (Jet Propulsion Lab), connu pour avoir été la pépinière de projets aussi prestigieux que les Voyager ou, plus récemment, Galileo, robots explorateurs de mondes inconnus. Car l'atmosphère y est au largage de personnel plus qu'au décollage de coûteux et massifs engins spatiaux. Selon le magazine américain Science, le directeur Ed Stone annonce «que d'ici l'an 2000, le nombre d'employés aura chuté de 6300 à 4800». Et ça va faire mal dès cette année: «700 personnes en moins en octobre.» Avec la promotion du «petit, rapide, pas cher», c'est la fin d'une ère. Moins pire qu'à Moscou ­ lire ci-après l'entretien émouvant de Vassili Moroz, responsable scientifique de la sonde disparue Mars 96 ­ mais pas réjouissant non plus. Ainsi, leurs «projets comètes» ayant été lâchés, certains scient