Toutes les étoiles n'explosent pas. Notre Soleil, après avoir
gentiment brillé pendant encore cinq ou six milliards d'années, se contentera à l'avenir de répandre sa matière alentour. Brûlant au passage Vénus, la Terre, Mars" Ce sont les astres beaucoup plus massifs (10, 20, 50 fois le Soleil) qui finissent en fanfare. Au coeur de ces grosses boules où se concentrent, sous l'effet de la gravitation, hydrogène et hélium, gaz les plus abondants de l'Univers, les fusions nucléaires (comme dans une bombe H) se succèdent à un rythme effréné. Une étoile typique de 25 masses solaires ne dure que huit millions d'années, autant dire un clin d'oeil cosmique. D'abord s'accumulent dans l'étoile une série d'éléments nés de ces fusions: carbone, oxygène, magnésium, silicium" jusqu'au fer. Puis, brusquement, c'est la catastrophe. Parce qu'il est l'élément le plus stable de la nature, le fer ne peut entretenir le feu nucléaire. L'étoile, «déséquilibrée», implose sous l'effet de la gravitation. C'est le début de la fin: des masses gigantesques de matière s'effondrent vers son coeur à des vitesses dépassant 100 millions de kilomètres à l'heure. Affreusement compressée, ladite matière dépasse des densités inimaginables: un dé à coudre pèserait plusieurs centaines de millions de tonnes. La température atteint des sommets: «300 milliards de degrés, l'endroit le plus chaud de l'Univers», explique Robert Mochkovitch (Institut d'astrophysique de Paris).
Et soudain, l'histoire se renverse: implosio