Las Campanas envoyée spéciale
Dimanche 23 février, 4 heures, sous la pleine lune estivale de l'hémisphère Sud, ils étaient dix à plonger dans la piscine. Dix astronomes, sur la centaine venue du monde entier à La Serena fêter, dix ans après, l'explosion d'une étoile visible à l'oeil nu, la première depuis 1604, du temps de Galilée" une supernova, baptisée SN1987A. Le genre d'événement que tout astronome espère observer une fois dans sa vie. Survenue dans le Grand Nuage de Magellan, l'explosion fut détectée ici, au Chili, lorsque sa lumière y parvint, après un voyage de 170 000 années.
Pluie de premières. «Très peu d'objets cosmiques engendrent autant d'articles en si peu de temps, 1 700 en dix ans», a d'emblée fait remarquer l'astronome Mark Phillips, de l'observatoire américain de Cerro Tololo, à ses collègues spécialistes de supernovae, réunis pour huit jours en congrès. Il faut dire qu'avec SN1987A ce fut une pluie de premières.
Détection, avec de gigantesques appareillages, au Japon et aux Etats-Unis, d'une bouffée de ses neutrinos, des particules abominablement difficiles à piéger, surtout venues d'aussi loin. Découverte, à la surprise générale, que l'étoile explosée Sanduleak 69-202 était une supergéante bleue, alors que l'on attendait une rouge, selon les théoriciens . Suivie, pour la première fois, «en direct», de la production d'éléments chimiques. Ceux-là même qui, répandus dans le cosmos, pourront donner naissance à des planètes comme la nôtre: fer, or, argent, u