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Radar

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publié le 25 février 1997 à 17h01

Il y a l'homme en silhouette qui lève solennellement le bras (non,

pas un bras d'honneur) et la femme, légèrement déhanchée, cheveux longs, à ses côtés, bras le long du corps. Nus. Accompagnés de ronds, traits en étoile et autres triangles gravés que n'aurait pas désavoués Léonard de Vinci. Ils sont toujours là, mais à dix milliards de kilomètres de la Terre, sur la plaque brillante et archicélèbre qu'arbore, depuis exactement vingt-cinq ans (2 mars 1972), la sonde Pioneer 10, l'un des plus célèbres robots partis à la conquête du cosmos. La première «bouteille à l'espace», comme le rappelle Ciel et espace (1), qui célèbre en couverture l'étrange «mort» de l'engin: «Pioneer entre dans les étoiles», titre le magazine en couverture. Douce façon de dire que c'est fini, -ni, -ni. «Le 31 mars, au centre de recherches Ames de la Nasa (Californie), la salle de contrôle sera définitivement fermée, les lumières vertes clignotantes du pupitre de navigation éteintes.» Trop cher. La plus lointaine des sondes jamais expédiées par l'homme, qui ne renvoie plus qu'un «murmure» vers la Terre, n'a plus grand-chose à raconter, même si elle n'a pas encore franchi les limites de l'héliosphère. Allez, rendez-vous «dans 11 000 ans avec l'étoile de Barnard». L'homme et la femme gravés toujours aux avant-postes d'une éventuelle rencontre extraterrestre. Le retour sur Terre semble forcément prosaïque. Les étoiles, c'est bien beau (tout comme l'ADN, les bonobos ou autres neutrinos"), mais que faire qua