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publié le 4 mars 1997 à 23h54

«Tout est toujours plus compliqué qu'on ne croit et, quoi qu'on

fasse, cela prend plus de temps que prévu.» A cette loi naturelle les scientifiques n'échappent que rarement. Les spécialistes de supernovae pas plus que les autres, qui s'attellent justement à décrire un phénomène aussi complexe que l'explosion d'un soleil. Ceux qui étaient réunis la semaine dernière au Chili (Libération du 25/2/1997) en ont fait l'expérience ­ au demeurant jubilatoire pour les théoriciens. Une étoile qui explose «tient plus du chou-fleur que de la sphère», a crûment lancé Adam Burrows, de l'université d'Arizona, «et pour décrire cette chose étrange, on ne veut plus se contenter des anciens modèles» à «une dimension», voire deux. Ce qu'il faut, c'est la 3D! Autrement dit, déployer des trésors d'ingéniosité mentale afin de traduire en équations moulinables par un ordinateur superpuissant une «réalité physique» archicomplexe évoluant dans un volume. On appelle ça la «simulation» et seules quelques équipes dans le monde possèdent des ordinateurs assez puissants et l'argent nécessaire pour la mener à bien.

«20 millisecondes d'explosion égalent deux semaines de calculs sur les ordinateurs les plus puissants», confie Chris Fryer (Arizona). Et comme les soleils n'ont pas le bon goût d'exploser en situation idéale, au laboratoire, mais de façon imprévue et n'importe où dans le ciel, la tâche n'est pas aisée. Pas étonnant donc, que certains s'efforcent de mimer (en plus petit) la chose. Ainsi, Bruce Remi