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Libération

Le clonage, nouvel horizon de la procréation? Après Dolly.

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publié le 18 mars 1997 à 23h07

D'accord, ce n'est jamais qu'une brebis. D'accord, ça n'est

peut-être qu'un hasard ­ un animal bien vivant contre près de 300 qui n'ont même pas germé et jamais ne bêleront. D'accord, il ne faut pas trop vite crier au loup devant ce début d'ébauche de bergerie: pour qu'un résultat soit baptisé scientifique, il doit être re-produit. Cloné, en somme. Reste qu'un mois après Dolly et sa médiatique naissance, la brebis clone a passé la surmultipliée. Sur papier glacé, écrans télé et aussi présidences, ministères, assemblées, comités (d'éthique). Et elle a enfanté un très étrange effet: des figures de bébés l'ont désormais remplacée. Qui dit Dolly voit partout des babies. Des poupards en polycopie, des moutards qui se multiplient. Têtards cauchemars, reflets en abyme d'un possible clonage humain. Le 27 février, le président Chirac demande au Comité d'éthique d'examiner l'état de la loi française. Le 4 mars, Bill Clinton déclare peu ou prou qu'il ne faut pas se prendre pour Dieu, que la loi américaine doit être immédiatement réexaminée et décrète un moratoire des recherches. Depuis, les débats se succèdent devant le Congrès (lire page V). Le 5 mars, l'Italie s'affole et décrète un interdit pour 90 jours. Le 7 mars, c'est au tour de l'Argentine. Et puis, l'emballement: Japon, Corée du Sud, Egypte, Roumanie, Pologne" Ici, les gouvernements, là, des religieux, ailleurs, des associations s'inquiètent. Et un risque naît: par un bond trop prompt dans la science-fiction, ne risque-t-on pas