A vec lui, cela pourrait devenir un jeu, une comptine. Dites un
élément pour voir. L'or? Le fer? Le platine? Va pour l'or: «Capture de neutrons, par ce qu'on nomme "processus s.» Fer: «Brûlage explosif de silicium.» Platine: «Rapide addition de neutrons.» L'Américain Stan Woosley, du haut de sa très imposante stature le plus souvent bardée de denim, laisse tomber, grand seigneur, les formules physiques presque magiques qui scientifiquement expliquent comment toutes choses, ici-bas, sont apparues. ça le fait sourire, l'exercice lui plaît: «Je sais d'où vient chaque isotope (1).» Une épopée cosmique qu'il narre entre emphase et espièglerie. «Le platine, c'est le souffle du dragon. Nous pouvons aussi le fabriquer dans les bombes.» Avec le beryllium, entrent en scène les forces célestes: «Les rayons cosmiques agissent par spallation», c'est-à-dire font éclater certains noyaux atomiques d'où surgit ce qui, un jour, sera un métal gris. Le professeur de Santa Cruz (université de Californie), 52 ans, depuis vingt-deux ans à ce poste de la côte Pacifique, là-bas magnifique «le meilleur département d'astronomie du monde», dit-il, absolu traque depuis un quart de siècle certains secrets très spéciaux du cosmos. Ceux de ses naissances explosives. D'apparitions fulgurantes de nouveaux êtres minéraux l'oxygène, le carbone, l'or, donc, et aussi l'uranium, le thorium" Eclosions au sein d'inimaginables fournaises. Ces foyers, ce sont les étoiles et aussi leur coeur, endroit le plus cha