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Libération

Chercher le lion.On peut chasser le fauve scientifiquement. Suivre les instructions.

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publié le 1er avril 1997 à 1h39

Deux hommes égarés en montgolfière demandent à un troisième, qu'ils

aperçoivent par hasard au sommet d'une colline: «Où sommes-nous?» Ce dernier, après un très long moment, répond: «Vous êtes dans une montgolfière». Alors, l'un des deux aérostiers se tourne vers son voisin: «Cet homme doit être un mathématicien pur». «Ah, pourquoi?», demande le second. Et le premier de rétorquer: «Parce qu'il a mis beaucoup de temps à nous répondre, que sa réponse est exacte et qu'elle ne sert à rien». Jean-François Colonna, du Centre de mathématiques appliquées de l'Ecole Polytechnique, qui relate cette plaisanterie, nous a confié que les mathématiciens n'abusaient cependant pas trop des blagues car «elles sont parfois si méchantes qu'elles pourraient les pousser au suicide». De fait, algébristes et géomètres préfèrent de loin concentrer leur énergie sur la résolution de certains problèmes ardus ­qui peuvent sembler inutiles à certains ­ dont la recherche de solution dure parfois autant que celle de certain problème de Fermat. Ainsi, il nous a été donné de découvrir que, depuis longtemps, nombre d'entre eux se sont attaqués ­ quoique de façon aléatoire ­ à un problème à l'intitulé volontairement saugrenu ­ «comment attraper un lion dans le désert du Sahara»­ ce qui pourrait, à tort, faire penser qu'il s'agit là d'une question triviale: cette interrogation, qui garde toute son actualité, figure en bonne place sur un site Web de l'université américaine de Princeton (1), où l'on peut constater