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Libération

Les intrus des mers au court bouillon. La cuisson permettrait d'éradiquer certains micro-organismes toxiques.

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publié le 1er avril 1997 à 1h38

Sydney de notre correspondante

Passer au court bouillon les organismes marins qui voyagent clandestinement dans les ballasts des cargos, sera-t-elle la recette pour lutter contre de redoutables épidémies qui se propagent à travers les mers?

Lorsqu'un cargo quitte un port, les cales vides, il remplit ses ballasts d'eau de mer pour stabiliser le bâtiment. Au terme du voyage, il les vidange avant de charger. Chaque année, environ 100 millions de tonnes d'eau de mer, en provenance de pays asiatiques surtout, sont déversées dans une quarantaine de ports australiens. L'eau charrie poissons, algues, mollusques, crustacés" Cette invasion a eu de graves conséquences, surtout en Tasmanie où pêche et aquaculture comptent parmi les ressources principales. Les ormeaux ont été étouffés par des algues «importées» des côtes japonaises, les coquilles Saint-Jacques n'ont pas résisté à une étoile de mer; quant aux huîtres et moules, elles ont été empoisonnées par un micro-organisme unicellulaire.

Plus d'une centaine d'espèces d'animaux et de plantes ont ainsi fait le voyage jusqu'en Australie. Une fois installées, il est pratiquement impossible de contrôler leur prolifération. D'où l'idée de les éliminer dans les ballasts. Une petite société australienne, basée à Sydney, la Hi-Tech Marine International, a donc mis au point un procédé pour les neutraliser. Principe: utiliser l'eau qui sert à refroidir les moteurs et peut atteindre 85 °C, pour élever la température dans les ballasts. Une trentaine