Pauvre Prométhée, c'est peu de dire qu'il lui en cuisait. Si la
journée, le foie il se faisait becqueter, la nuit, l'aigle lui accordait un répit (1). Et l'organe, donc, se reconstituait. Souffrance éternelle et drame mythique... aujourd'hui vérité scientifique! «Des expériences ont montré que le foie a une capacité quasi illimitée à se régénérer», écrivent Michalopoulos et DeFrances (université de Pittsburgh), dans la dernière livraison de l'hebdomadaire américain Science (2). Mieux, cet organe capable de reconstituer ses cellules à coups de «facteurs de croissance» et autres «cytokines», sait aussi s'ajuster comme il faut, à la taille ad hoc: «Un foie transplanté d'un grand à un petit chien va diminuer pour prendre les bonnes proportions.» Il y a peu, on aurait crié au miracle ou plutôt à la sorcellerie, comme pour ces bizarres bestioles, tels les tritons, dont les pattes coupées...repoussent. A ces amphibiens très singuliers, le magazine américain s'est forcément intéressé, dans le dossier qu'il consacre au phénomène de régénération. Et de s'interroger: «Les mammifères (dont nous) seront-ils jamais capables de voir repousser un de leurs membres amputés?» En l'état actuel des connaissances, impossible de répondre. Ni d'éluder la question. Allez, on quitte pattes ou pieds et on lève les yeux aux cieux. La comète Hale-Bopp y déploie une si élégante chevelure (3) qu'elle aurait fini par nous faire oublier que la banlieue de la Terre est devenue une vraie poubelle. «Par le pa